Le 19 novembre 2015, sur l’une de mes stations à Sminthurus viridis, j’observais la présence de spermatophores. Huit mois plus tard, le 9 juillet 2016, par une météo radicalement différente, je trouvais également deux spermatophores. A noter aussi, que le nombre d’individus en novembre 2015 était au moins multiplié par deux, par rapport à juillet 2016.
Le 9 juillet 2016 à 15h35, je prépare mon matériel d’observation et de photographie en vue de son installation sur la station. Grâce aux feuilles d’un bouleau, le site est à l’ombre, du moins pour le moment.
Depuis plusieurs jours maintenant, le nombre de Sminthurus viridis ne dépasse pas les 3 ou 4 individus sur cette station. Après une dizaine de minutes de recherche, je trouve enfin un collembole. Il est positionné sur un brin d’herbe, la tête dirigée vers le fond de la végétation. L’observation minutieuse avec le macroscope m’indique qu’il s’agit très probablement d’un mâle. Sa petite taille et son appareil génital le confirmeront. Il est totalement immobile. Son attitude générale m’intrigue. Plus particulièrement, le positionnement de ses deux antennes, qui sont quasiment tendues vers l’avant, position qui ne variera pas pendant une bonne partie de l’observation. Puis, je découvre à environ 5 mm de lui, un magnifique spermatophore. Le spermdrop est très clair, ce qui indique que les spermatozoïdes sont toujours opérationnels. Cela veut dire aussi que j’ai encore raté la dépose ! A présent, est-ce qu’une femelle serait présente dans les alentours ? Vers 16h30, je trouve un deuxième Sminthurus viridis, plus gros, qui pourrait être une femelle. Malheureusement, ce collembole est à plus d’une dizaine de centimètres du mâle, dans le fond de la végétation et totalement immobile. 16h55, les rayons du soleil se frayent un chemin à travers les feuilles de l’arbre, et inonde de lumière la station. Soudain, le Sminthurus s’approche du spermatophore, le frôle de ses antennes, sans visiblement le toucher, puis fait demi-tour et s’enfonce dans la végétation. Plus loin, l’autre collembole est toujours immobile. Le mâle va-t-il revenir ? Je patiente, l’œil rivé au macroscope. Les minutes s’écoulent et rien ne se passe. A 17h10, je décide de passer au peigne fin la végétation autour du spermatophore. Et vers 17h30, je découvre un deuxième spermatophore. Quelques minutes plut tard, ce fut la fin de cette sortie.
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Collembola-S. viridis-indice de reproduction en juillet.
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